11/08/2007

Pollution en Bretagne, algue verte en Bretagne


Pollution des eaux en Bretagne, toujours l'impasse !

Malgré ce qui semblait être une prise de conscience des responsables régionaux, malgré les beaux discours et les aides accordées par Bruxelles, le littoral breton n'en finit plus de mourir sous le poids de la pollution. Ici, les intérêts partisans d'une minorité d'agités semblent avoir beaucoup plus d'écho que l'intérêt général et l'avenir des générations futures.

L'eutrophisation du milieu aquatique


En mer, l'eutrophisation se manifeste couramment par le phénomène dit de "marées vertes". Les algues vertes (ulves), alors en surnombre asphyxient le milieu marin, empêchant le fonctionnement normal de la chaîne alimentaire, et provoquant l'apparition de planctons toxiques. L’eutrophisation des eaux est due à un apport exagéré de substances nutritives dont les origines sont multiples mais très majoritairement liées aux pratiques agricoles intensives (80%) :

Epandages de liziers, engrais azotés, nitrates, rejets des stations d'épurations d'anciennes générations ...

marée verte en bretagne
Baie de Douarnenez - 12 Aout 2007 - 18H

Juin 2007 :.
La Commission européenne juge insuffisants les efforts français, et demande une amende de plus de 28 millions d’euros, assortie d’astreintes journalières de 117.882 euros

Voila 20 ans que la France est en infraction en ne respectant pas une directive européenne datant de 1975, qui limite le taux de nitrates à 50 mg/l.
sources : S-eau-S

Agriculture : La conversion au bio, une solution évidente !

En agriculture, produire propre coûte moins cher que traiter les eaux contaminées par les polluants agricoles. En Allemagne, les aides apportées à la filière bio ont fait baisser la facture de dénitrification des eaux de ville. Une expérience qui intéresse la France. Si les marées vertes sont directement causée par les élevages intensifs en surnombre, l'accumulation de molécules toxiques dans les nappes phréatiques et les cours d'eaux menace la santé publique. Dans toute la Bretagne, on trouve des traces de pesticides, fongicides, herbicides ... dans l'eau du robinet. Les traitements sont souvent couteux. Dans la ville d'Auray, le compteur affiche le mètre cube à 8 euros !!!

A lire : En agriculture, produire propre coûte moins cher que dépolluer l’eau.

Les analyses 2006 de la DDASS des Côtes d'Amor.

Les stations d'épuration défaillantes ...

L'agriculture productiviste financée par la PAC (nos impôts) n'est pas la seule menace qui pèse sur l'avenir du milieu marin. La spéculation immobilière et l'urbanisation incontrôlée du littoral menace écosystème et la sauvegarde des paysages. La construction sur un rythme effrénés de lotissements disgracieux souvent destinés à un usage de résidence secondaire, le contournement de la loi littoral par certaines municipalités qui n'hésitent plus à accorder, hors agglomération, des permis de construire dans la bande des 100 mètres, et l'insuffisance du traitement des eaux usées rejetées en rivière ou au large par émissaires dressent un tableau sombre du bilan écologique de la région.

A lire : Le site de l'Aallpa.

Le dépeçage de la loi-littoral, un article de la Revue "Paysage de France".

Les Amis des chemins de ronde : ACR Finistère et Morbihan.

Fédération des associations de Défense du Littoral.

Dans le Morbihan, les pressions exercées sur les élus locaux par certains lobbies financiers, et le désintérêt de la population ont hypothéqué la création du Parc naturel du Golfe du Morbihan.
sources : Les amis de kervoyal

Le cas de la rivière d'Auray : Comme tous les milieux semi-fermés et soumis aux marées, la ria de la rivière d'Auray et le Golfe du Morbihan sont des milieux marins particulièrement fragiles. Ce sont aussi des nurseries ou de nombreuses espèces se reproduisent ... se reproduisaient .. S'il y a 50 ans, il était courant de voir des bancs de maquereaux poursuivis par des marsouins remonter la rivière, aujourd'hui celle-ci est classées insalubre sur une grande partie de son cours !

Un désastre qui aurait pu être évité ?

Peut être pas totalement, mais depuis 20 ans la station d'épuration de Kerran rejette illégalement ses effluents dans les étangs du Rocdu. Une station mal adaptée à ce milieu fragile qui de surcroit supporte difficilement les pics de la période estivale. Il aura fallu attendre l'année 2007, pour que Bruxelle bloque pour 2 ans le PLU de la CC3R (Crac'h, Saint-Philibert et Locmariaquer).

Rappelons aussi, que Locmariaquer fut considérée comme le berceau de l'huître plate jusqu'en 1974, années pendant laquelle l'huître plate du Golfe du Morbihan se trouva décimée par des parasites. Aujourd'hui les ostréiculteurs élèvent une huitre plus résistante importée du Japon. De la baie de Quiberon à l'estuaire de la rivière d'Auray, le taux de mortalités dans les parcs à huitre ne cesse de croître au fil des années.

Un jour, les Pouvoirs publics auront-ils le courage de résister aux lobbies et d'accélérer la législation pour sauvegarder l'environnement ??



Jeudi 1er Novembre 2007 :

Malheureusement, la France a encore réussi à négocier un nouveau délai pour remplir ses obligations en matière de qualité des eaux bretonnes destinées à la production d’eau potable !!

Par contre, le tribunal administratif de Rennes a été moins indulgent en constatant que « la carence de l’Etat dans la mise en œuvre des réglementations nationale et européenne constitue une faute de nature à engager sa responsabilité, et que cette faute est en relation directe avec la pollution nitratée des eaux à l’origine du phénomène des marées vertes dans les baies de St Brieuc et de Douarnenez ».

Le tribunal reproche aux préfets du Finistère et des Côtes d’Armor, les représentants de l’Etat localement, une régularisation quasi-systématique des dépassements de cheptel, la mauvaise qualité des études d’impact sur l’environnement, des dysfonctionnements des conseils départementaux d’hygiène, des retards dans l’application des directives européennes, des manques de contrôles…
En conséquence, l’Etat a été condamné à verser un total de 5002 € à 3 associations (Eau & Rivières de Bretagne - Halte aux marées vertes - Sauvegarde du Trégor) qui s’étaient constitué parties civiles dans le dossier des marées vertes des baies de St Brieuc, Lannion, et Douarnenez.
sources : Eau & Rivières

Bilan 2007 du programme Prolittoral :

A l’occasion du bilan annuel du programme Prolittoral, Kofi Yamgnane, le vice-président du conseil général du Finistère chargé de l’eau, a fait part de son étonnement. En août et septembre, la marée verte a battu tous les records en Bretagne. Plus de 700 hectares de sites sableux ont été recouverts d’algues vertes. Une augmentation de de 70 % par rapport à la moyenne de la période 2002-2006.
Source : enviro2b.

Autres réjouissances de l'année 2007 :

Lait contaminé par la dioxine : En l'absence d'incinérateur dans les zones concernées des départements de Loire-Atlantique, Ille-et-Vilaine et Morbihan, les autorités recherchent les causes de cette pollution dans la contamination de l'alimentation des animaux ou l'épandage des boues de stations d'épuration dans les champs, pratique courante, interdite en agriculture biologique.
Le communiqué des servives sanitaires de la Loire-Atlantique.

Pêche à l’hépatite A dans la baie de Paimpol : Ainsi titrait le journal Libération du samedi 1er septembre 2007 après qu'une cinquantaine de cas de contamination de baigneurs et de pêcheurs de coquillage aient été comptabilisés chez des vacanciers séjournant près de la baie de Paimpol en Côtes-d’Armor.

Pourtant le problème n'est pas récent dans cette région de Bretagne, pour témoin cette note de l'Ifremer qui date de 1999 :

Une épidémie d'hépatite A a été détectée en Côtes d'Armor en février 1999. Elle a été reliée à la consommation, à fin décembre 1998, d'huîtres creuses issues de la baie de Paimpol. Cet épisode a mené les services sanitaires et de police de l'eau, ainsi que l'IFREMER, à réfléchir sur les modifications en cours de l'assainissement des communes de Paimpol et de Ploubazlanec.

Rappelons qu'il existe 3 formes de contamination des produits de la mer (coquillages fouisseurs, moules, huitres...) dues aux activités humaines et à la pollution des eaux du littoral.

  • Pollution microbienne : colibacilles, bactéries coliformes, bactéries, virus sont responsables de typhoïdes, salmonelloses, gastro-entérites, hépatites A... L'origne de ce type de pollution est principalement liée aux activités humaines et au mauvais traitement des eaux usées chargées de matières fécales d'origine humaine ou animale (élevages).

  • Accumulation de toxines : insecticide, pesticides, métaux lourds (cadmium, plomb, cuivre et PCB) et autres substances chimiques toxiques.

  • Pollution "naturelle" dues au plancton (phycotoxines) : dinoflagellés marins, diatomées (Dinophysis, Alexandrium, Pseudo-Nitzchia) provoquent des diarrhées, des maux de tête, des troubles nerveux ou des lésions cérébrales.
A lire :

Le rapport 2005 de l'Ifremer. "Suivi bactériologique des gisements
naturels de coquillages des Côtes d'Armor fréquentés en pêche à pied"

On regrettera dans biens des cas l'absence d'affichage permanent sur les sites régulièrement pollués et sur lesquels la pêche à pied est fortement pratiquée malgré les risques. C'est le cas de zones régulièrement contaminés comme la baie de Loctudy et la Pointe de Mousterlin dans le Finistère (le marais de Mousterlin pourtant classé Natura 2000 subit toujours les rejets de la station d'épuration de Fouesnant). Rappelons que la cuisson des coquillages et des végétaux inactive de nombreux virus si la température de l'eau de cuisson est portés à 90°C pendant au moins 3 minutes.

Relevés réalisés en 20096 en Bretagne par les services de la DDASS : " La contamination généralisée des ressources par le Glyphosate et l’AMPA se confirme. Ce constat interroge sur le respect des interdictions de désherbage à proximité des points d’eau. La présence non seulement de produits de dégradation de l’atrazine (atrazine-déséthyl et atrazine-2-hydroxy) mais d’atrazine, alors que l’emploi de cette molécule est interdit depuis le 0/09/03 met en évidence la persistance de pratiques d’emploi illicite de cette molécule. La présence de diuron parfois très importante en concentration sur certaines ressources pose question compte tenu de la réglementation stricte d’usage de ce désherbant non agricole."

Bilan Ifremer 2008 pour la Bretagne : Ifremer

Bilan 2009 :


Dans son numéro de juin 2009, la revue "Bretagne ensemble" éditée par le Conseil régional de Bretagne titre à la une "Qualité de l'eau, la Bretagne veut relever le défi"... Depuis 2001, le niveau de concentration en nitrates se maintient à un niveau très élevé mais n'augmente plus. La qualité de l'eau reste cependant inférieure à celle des années 90, et bien en dessous de ce qu'elle était dans les années 80 et 70.

- Une station de captage sur quatre affiche des teneurs en nitrate supérieures à la norme (50 mg/l)
- Les marées vertes sont toujours bien présentent
- Les nitrates favorisent la prolifération des planctons phytotoxiques
- Dépassement généralisé de la contamination des cours d'eau par les pesticides
- L'herbicide glyphosate pollue les rivières et les nappes phréatiques bretonnes à des taux qui peuvent atteindre 40 fois le maximum autorisé par la norme !

Face aux "attentes du public", la région veut lancer un programme de reconquête de la qualité des eaux, et demande que l'état lui "délègue l'autorité administrative nécessaire pour faire appliquer la Directive européenne sur l'eau" (directive-cadre sur l'eau (2000/60/CE) - DCE).

Une fois de plus, on peut douter de la réelle prise de conscience de l'ampleur de la tâche à accomplir, et surtout de la véritable motivation à faire passer les intérêts écologiques avant les intérêts économiques de court terme...

Pour preuve, la levée de boucliers des acteurs économiques bretons à l'idée d'une taxe CO2 sur les transports routiers de marchandises. France Nature Environnement Bretagne Vivante, dans un communiqué avait dénoncé une grosse erreur de jugement des responsables économiques qui demandent des exceptions sur l'éco-taxe poids lourds. "Il se trompent gravement sur l’objectif de cette taxe transport".

Triste spectacle sur la plage Postolonnec à Crozon


Marée verte à Crozon, plage de Postolonnec
Le 25 juin 2009. Les marées vertes battent des records sur la Presqu'île de Crozon (Finistère) ! Pas étonnant, car la culture du maïs (l'une des plus polluantes) et l'élevage de porcs sont devenus les principales activités agricoles de la Presqu'ile de Crozon et de la Baie de Douarnenez.

Dossier Ifremer sur les marées vertes.

Les algues vertes tuent !


Mardi 28 juillet 2009, un cheval est mort empoisonné par les gaz dégagés par des algues vertes sur la plage de Saint-Michel-en-Grève, près de Lannion, dans les Côtes du Nord (22). Vincent Petit, le cavalier, vétérinaire de formation de 27 ans a été pris de malaise et retrouvé dans le coma. Alors que les témoins relatent que le cheval est mort en moins d'une minute sans raison apparente, Les gendarmes affirment "Cela n'a strictement rien à voir avec les algues", le cheval est mort étouffé par la vase !!!

Benoît Ropartz qui a porté secours au cavalier déclare : "Avec mes jumelles, j'ai vu le cheval et suis descendu avec mon voisin. Nous sommes montés dans le godet de la tractopelle (qui sert habituellement à ramasser les algues) pour atteindre le cavalier. Le cheval était déjà mort. Il y avait des algues en quantité et elles devaient être là depuis trois ou quatre semaines."

Les premiers résultats de l'autopsie du cheval réalisée à l'initiative du propriétaire de l'animal confirment qu'il est mort d'un "œdème pulmonaire". Il n'y avait ni eau ni vase dans les poumons a indiqué Me Le Luyer. (Source AFP). "Les poumons étaient gorgés de sang et le tableau clinique présente tous les signes d'un empoisonnement".

La putréfaction produit un gaz dangereux et toxique. “L’hydrogène sulfuré, un poison brutal, bien connu au niveau professionnel, est à l’origine d’accident dans des fosses à vidange ou à lisier”, a expliqué le docteur Pierre Philippe, Médecin urgentiste à l'hôpital de Lannion. "En 1989, un joggeur de 27 ans a été retrouvé mort à l’endroit exact où le cheval et son cavalier se sont enlisés mardi". Et d'ajouter :"Il y a dix ans, je me suis occupé d'un ouvrier intoxiqué par les gaz issus des algues qu'ils ramassaient dans la baie de Plestin-les-Grèves. Cette nouvelle intoxication d'un homme et d'un animal survient après celle de deux chiens à Hillion."

Sources Ouest France - Le Télégramme - AFP - lundi 3 aout 2009.

Un homme qui travaillait au transport des algues vertes est mort au voant de son camion, le 22 juillet 2009 dernier à Binic. Après enquête, le rapport d'autopsie a conclu "à une récidive d’infarctus du myocarde". La détection d'un taux anormal d'hydrogène sulfuré dans le sang du conducteur laisse planer un doute. Le quadragénaire s'était plaint depuis plusieurs jours de son travail, et avait déclaré être incommodé par l’odeur des "salades" en décomposition. Pour Claude Lesne chercheur au CNRS, le gaz dégagé par les algues est un poison de la respiration qui agit dans les cellules en empêchant l’utilisation de l’oxygène.


Halte aux élevages industriels de cochons en Bretagne !
Halte aux marées vertes !

Un collectif « Marées vertes urgence » est né lundi 24 août.
Fédération Côtes-d'Armor Nature Environnement déclare à cette occasion : "Il aura pour objectif de faire pression sur l'État pour qu'il tienne ses promesses, d'accompagner les plaintes contre l'État, d'être force de propositions, de préparer les manifestations des 26 et 27 septembre, mais aussi de rappeler qu'au-delà des plages d'Hillion et Saint-Michel-en-Grève, l'invasion des algues vertes est aussi d'ampleur régionale, malheureusement."

Sont présents dans ce collectif : Eau et Rivières Bretagne, Bretagne vivante, Côtes-d'Armor Nature Environnement (FNE), la Sauvegarde du Trégor, Halte aux Marées vertes, Avec, de la Source à la Mer, Cohérence...


Dimanche 9 aout 2009, 500 à 1000 personnes ont manifesté sur la plage de Saint-Michel-en-Grève (Côtes d'Armor) pour dénoncer le phénomène de pollution par algues en Bretagne. Les manifestants ont dénoncé un problème qui ne fait que intensifier depuis 40 ans, et ont dénoncer ce qu'ils appellent la "république porchère".

Source : Eaux et Rivière

Le ministère de l'Ecologie va lancer étude sur la toxicité des algues vertes. Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie a mandaté l'INERIS (Institut national de l'environnement industriel et des risques) pour effectuer des prélèvements d'air sur les amas d'algues présentes sur les plages bretonnes. L'INERIS devra préciser les niveaux d'hydrogène sulfuré présents dans les amas d'algues et identifier d'autres composés toxiques. Les résultats sont attendus en fin semaine prochaine.

François Fillon est attendu jeudi 20 aout à Saint-Michel-en-Grève (Côtes d'Armor).
Il pourrait annoncer de nouvelles mesures contre la prolifération des algues vertes.
L'étude commandée par le ministère de l'Ecologie à l'Institut national de l'environnement et des risques (Ineris) serait inquiétant.

Gilles Huet de l'association "Eau et Rivières de Bretagne" indique que 96% des nitrates qui se déversent sur le littoral breton proviennent de l'agriculture : "Ce sont les engrais chimiques que les agriculteurs épandent sur les cultures et les effluents des élevages porcins, bovins et avicoles" (source Associated Press.)

"La Bretagne produit 60% des porcs et 40% des volailles française sur 6% de la surface agricole française". Les déjections animales épandues dans les champs saturent la ressource en eau.

L'étude confié à l'INERIS confirme le danger...


Suite aux résultats de l'étude confié à INERIS qui confirme la présence d'un risque sanitaire mortel, le 1er Ministre a fait le déplacement en Bretagne et a visité la plage de Saint-Michel-en-Grève (Côtes-d'Armor). Devant les élus locaux, il a déclaré : "Ces pollutions présentent un danger pour la santé". "Une étude que nous avons commandée a démontré la toxicité de ces algues vertes dans certaines concentrations. Donc, l'Etat va prendre toutes ses responsabilités et va prendre à sa charge le nettoyage des plages qui sont le plus touchées, c'est-à-dire de celles sur lesquelles il peut y avoir un risque de santé publique". Concernant les responsabilités, François Fillon s'est contenter de répondre : "un objectif de réduction de 40%" des intrants organiques a été décidé par le Grenelle de L'environnement. Ces objectifs seront tenus et nous pensons qu'il s'agit là de vraies solutions à long terme".

Les associations demandent la fermeture des élevages de porcs situés sur les bassins versants sensibles, et la hausse des primes à la reconversion pour les agriculteurs.

L'impasse de l'agriculture productiviste


Les cours du porc ont encore chuté de 10,4% depuis le début du mois juillet 09, tombant à 1,21 euro contre 1,45 euro à la même date en 2008. "Il n'y a pas eu de reprise cet été comme les autres années, c'est la première fois depuis 39 ans" a déclaré un responsable de la FNSEA (comité régional porcin de Bretagne) qui représente 10.000 exploitations, soit 60% de la production française. Près de 20% des producteurs seraient à la limite du dépôt de bilan.


Algues vertes toxiques : vers un nouveau scandale sanitaire ?



Depuis des années que l'Etat français est accusé de cacher les méfaits sur la santé de l'agriculture productiviste, le scandale pourrait bien éclaté en Bretagne !

300 plaintes ont été regroupées au pôle de santé publique. Les plaintes ont été déposées au tribunal de Guingamp contre le préfet des Côtes d'Armor pour mise en danger délibérée de la vie d'autrui. A Saint-Brieuc, le parquet a ouvert une enquête préliminaire sur le décès suspect fin juillet d'un employé qui transportait des algues vertes dans un camion (Côtes d'Armor).

(25 Septembre source AFP)


2500 personne à Hillion


Dimanche 27 Septembre, les manifestants sont venus de toute la Bretagne pour dire non aux marées vertes.

SOS eau


Le Préfet des Côtes-d'Armor pessimiste


Mardi 20 octobre 2009, le journal Ouest-France publiait un rapport établi par la préfecture de Cote d'Armor suite au dépôt de 300 plaintes par des associations de sauvegarde de l'environnement. Pour endiguer le phénomène de marées vertes qui fait fuir les touristes et dégrade le milieu marin, le rapport préconise : "L’arrêt total de l’agriculture sur le bassin-versant avec conversion totale des terres en prairies fauchées mais non fertilisées permettrait d’atteindre 10 mg/l de nitrate en 2020, ce qui aurait un impact marquant sur le phénomène des algues vertes."

Mais le milieu agricole n'étant pas prêt à de tels changements, le phénomène ne pourra être endigué, conclu le Préfet.


L'Etat reconnaît sa responsabilité dans la pollution aux nitrates


Le représentant de l'Etat ne s'est pas présenté, le 3 novembre lors de l'audience d'appel. Les associations qui avait reçu 2000 euros lors du premier jugement en 2007, pourraient voir la somme portée à 15.000 euros.

Le Finistère Sud s'organise


Après une marée verte record dans la baie de Concarneau, plus de 5000 M3 d'ulves ramassées sur la plage du Cap-Coz à Fouesnant et un début d'envahissement de l'archipel de Glenan, les associations essaient d'organiser la riposte (collecte de plaintes) contre l'Etat qui ne fait pas respecter depuis 20 ans la loi européenne qui interdit de dépasser 10 ml de nitrates par litre d'eau !!

ASPF

Eau : la Cour des Comptes pointe le cout de la pollution agricole


Les résultats décevants constatés sur les nitrates comme sur les
pollutions par les produits phytosanitaires trouvent en grande partie leur
origine dans une insuffisante volonté de l’Etat, aux niveaux
communautaire et national, de remettre en cause des pratiques agricoles
durablement marquées par l’encouragement au productivisme et le choix
d’une agriculture intensive.


Juin 2010 : Porcheries industrielles, de pire en pire ...


Un amendement déplorable du député UMP Marc Le Fur des Côtes-d'Armor.
Voté en catimini par les députés mercredi soir (16 juin), en commission et contre l'avis du gouvernement, deux amendements à la loi de modernisation de l'agriculture vont permettre d'augmenter la taille des élevages de porcs sans autorisation administrative.

Eau et rivières

Alors que plus de 700 élevages de porcs attendent une autorisation d'extension, relever le seuil d'autorisation des porcheries de 450 à 2000 places est une déclaration de guerre à la politique environnementale, et un non sens économique alors que le cours de la viande de porc est au plus bas.

Dans l'attente de l’examen du texte en séance plénière, Eau & Rivières de Bretagne a suspendu sa participation aux instances environnementales consultatives auxquelles elle est associée.

Abandon du projet de libéralisation des élevages de porcs


PARIS, 2 juillet (Source Reuters)

Abandon du projet de libéralisation de la création d'élevages de porcs et de volailles, très polluants. Le gouvernement a obtenu la suppression de l'amendement de l'UMP Marc Le Fur (Côtes-d'Armor). Corinne Erhel (PS, Côtes d'Armor) a affirmé que cet amendement était "un recul inadmissible en regard des enjeux environnementaux auxquels est confronté notre pays, notamment en Bretagne". Patrick Ollier (UMP) et Michel Raison (UMP) ont fait adopter un nouvel amendement qui ne touche pas aux seuils d'autorisation, mais prévoit des allégements de formalités. Les regroupements d'élevages ne seraient plus soumis à enquête publique. La gauche a voté contre cet amendement. "Vous allez rallumer la guerre du porc en France", a déclaré Germinal Peiro (PS).


2011 : De pire en pire ... 50% d'algues en vertes en plus sur les plages bretonnes.


C'est le triste bilan du premier semestre 2011... Dans la baie de Saint Brieux, plus de 28 sangliers ont été retrouvés morts au niveau de l'estuaire du Gouessant durant le mois de juillet. Les premiers résultats d'analyses montrent la présence de cyanobactéries dans l'eau polluée par l'eutrophisation provoquée par des algues vertes.

2013 : Une contamination du milieu marin qui s'installe durablement ...


Les relevés réalisés par les services de l'Agence régionale de santé (ARS) de Bretagne montrent la présence épisodique de forte concentration d'Escherichia coli, une bactérie de type coliformes fécaux ou coliformes thermotolérants qui indique la pollution produite par les matières fécales. En l'absence de rejet urbain dans cette zone, il faut s'interroger sur les rejets incontrôlés des élevages intensifs de porcs en fond de baie de Douarnenez.

Pollution en baie de Douarnenez

Depuis quelques années, les interdictions quasi permanentes de la pêche aux coquillage en raison de la présence en surnombre de toxines amnésiantes d'origine planctonique confirme l'eutrophisation galopante du milieu marin.

Légende de la carte : Interdiction temporaire de pêche, ramassage, expédition et commercialisation de coquillages. Fermeture pectinidés pour présence de toxines amnésiantes (marron clair). Fermé tous coquillages sauf amandes pour présence de toxines amnésiantes (marron foncé).


Juin 2013 : Algues vertes, la France à nouveau condamnée...


La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a constaté les manquements français à la directive nitrate de 1991. Depuis plus de 20 ans, la France traîne des pieds pour régler le problème du nitrate en Bretagne. En février 2012, la Commission européenne a porté plainte contre la France pour son incapacité à lutter contre la pollution des eaux par les nitrates. Le montant des sanctions pécuniaires n'a pas été dévoilé. En 2007, la précédente condamnation donnait une astreinte de 130 000 euros par jour mais Paris avais alors obtenu un sursis...

Arrêt de la Cour (septième chambre) du 13 juin 2013.
Commission européenne contre République française.
Manquement d’État - Directive 91/676/CEE - Protection des eaux contre la pollution par les nitrates à partir de sources agricoles - Désignation des zones vulnérables - Teneur en nitrates excessive - Eutrophisation - Obligation de révision quadriennale : «Manquement d’État – Directive 91/676/CEE – Protection des eaux contre la pollution par les nitrates à partir de sources agricoles – Désignation des zones vulnérables – Teneur en nitrates excessive – Eutrophisation – Obligation de révision quadriennale»
Affaire C-193/12 : Source

22 juillet 2014 : L'Etat reconnu coupable !

Il aura fallu 5 ans pour que la justice reconnaisse la responsabilité des algues vertes dans la mort d'un cheval à Hillion et la responsabilité de l'Etat pour avoir laissé proliférer les algues vertes sans prendre les mesures nécessaires pour réguler les rejets de l'agriculture (Tribunal de Nantes).

A lire...


Association pour la Sauvegarde du Pays Fouesnantais : aspfasso

Baie Douarnenez environnement


15 commentaires:

  1. Anonyme29/11/08

    Bravo pour cette synthèse. C'est la triste réalité de la Bretagne aujourd'hui, et son fléau agricole productiviste. Dévastée par une agriculture qui ne respecte rien qui a détruit 90% des forêts, pollue et contamine les eaux, le littoral et les rivières.

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  2. Anonyme20/8/09

    Aie aie, c'est de pire en pire cette pollution.

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  3. Anonyme3/9/09

    ... et dire que dans d'autres pays (ex: Nouv. Calédonie) où l'on souhaite à tout prix une agriculture/aquaculture productiviste, on ne prend pas au sérieux ces alarmes évidentes et l'on suis la même voix sans issue, sans prendre de la graine ...

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  4. Anonyme16/11/09

    La cause principale des algues vertes est le taux trop élevé de nitrates dans les rivières :; 40 mg / l et souvent plus de 50 mg / l en Bretagne.

    Il est du aux énormes quantités de lisier déverses ou épandus par les 39800 exploitations porcines. Les normes de 170 kg à l'hectare par an ne sont pas respectées à cause du laxisme des Préfets qui tolèrent des dépassements illégaux sans aucune sanction ni même contrôle : a peine 10% de contrôles et 90% font n'importe quoi !
    L'état a déjà dépense 700 millions d'euros pour éliminer les algues vertes sans aucun résultat, il faut donc réduire le problème à la source ! Réduire le cheptel de 30 à 50% quand il y a fort dépassement d'effectif porcin.

    La norme de 170 kg / ha en nitrate organique correspond a un maximum de 13 porcs à l'hectare qui est rarement respecté
    Il y a 20 ans on parlait de 3 millions de porcs en Bretagne ; en 2008 8.910.000 en France sont essentiellement en Bretagne ! En 2009 11 millions ! Cette surproduction entraine une chute des cours de 20 à 40% et un tiers des élevages sont en quasi faillite.

    La réduction du cheptel devrait faire remonter les cours ; il n y a pas assez d'élevage bio, ou sur paille : moins de 5%. Il faut les augmenter de 20% au moins. La qualité sera meilleure avec un élevage en plein champ et on évitera peut être les amendes énormes de Bruxelles pour qualité de l'eau insuffisante : 28 millions d'euros et des astreintes toujours en instance, avec décision en décembre 2009 selon le taux de nitrates des rivières...

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  5. C'est grave ! Je viens de voir un reportage d'Envoyé Spécial à télévision sur cette affaire d'algues vertes.

    La Bretagne a été sacrifiée sur l'hotel du productivisme. Il y aurait 6 porcs par habitants en Bretagne !! Et tous leurs excréments qui finissent dans les rivières complètement détruites et finalement dans les eaux de mers sans aucun traitement !! C'est complètement dingue !

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  6. Anonyme31/1/10

    peut être une solution à long terme serait de réduire tout simplement l'élevage. à celui qui râle contre les élevages de cochon et qui mange lui même du jambon de devenir conséquent et de tendre au végétarisme. car ces élevages ne posent pas que des problèmes sanitaires et environnementaux...

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  7. Anonyme31/1/10

    Quand j'étais gamin, il y a 35 ans ... j'aimais bien aller sur sur l'estran et regarder les poissons dans les trous d'eau .. Il y avait beaucoup de vie sur le sable .. Des petites anguille vertes, des noire, des gobbies, des "baromètres"... des crabes verts, des rouges .. On voyait des gros poissons dans les rouleaux des vagues .. Aujourd'hui, la mer est morte, il n'y a plus rien de vivant .. C'est mort. Même au grandes marées c'est difficile de voir une étrille sous les algues. Les coquillages sont interdit à la pêche la plupart du temps ..

    Faut vraiment que les bretons soient des moutons ou des aveugles pour avoir laissé faire ça ! Et tout ce gâchis pour quelques milliers d'élevages de porcs qui font vivoter quelques 10 ou 20 miles personnes ... Alors qu'on aurait pu développer une agriculture intelligente respectueuse de l'environnement ...

    Franchement, j'ai honte pour la Bretagne !! Et les touristes bientôt ne viendront même plus.

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  8. Anonyme16/4/10

    Bonjour, je suis lycéenne et je travaille sur le problème d'eutrophisation. J'aborde donc les marées d'algues vertes en Bretagne. Pourriez vous me communiquer les sources des deux photos présentes sur cette page ?

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  9. la source... c'est mon appareil photo :-)

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  10. Anonyme21/4/10

    QU-est ce que cette affaire de porcherie de 1000 cochons à Hillion ,?
    quand a lieu la manifestation contre ce projet ?

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  11. Anonyme1/3/11

    c'est Horrible.... Pire qu'un Film d'horreur !

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  12. Anonyme16/9/11

    le facteur limitant n'est pas le nitrate , mais bel bien le phosphore c'est sur lui qu 'il faut agir
    beaucoup d'oxygene produit par la biomasse vegetale dans la journee dans l'eau et desoxigenation dans la nuit
    d'ou leq association dpehe qui n'arrivent pas en valeur leur leur lot de peche

    en outre il faut traiter les effluents porcins (nitrates et phores)

    verifier le bon fonctionnement des stations d'epurations et traiter le phosphore ce facteur qui provoque l'hyper fertilite du milieu aquatique qui nuit ala remise en valeur des cours d'eaux et provoque la mare verte

    verifier les bassins versants et reboiser les ruptures de pentes et reconstituer la foret de rive des cours d'eaux qui devrait capter une partie des engrais

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  13. Anonyme10/1/12

    que fait-on des boues des stations d'épurations, doit-on les recycles ? une commune at'elle le droit dépendre sur des terrains, ancienne décharge ?

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    1. Anonyme31/3/14

      mon voisin pourtant en bio (depuis peu de temps il est vrai) me pollue ma source avec le fumier de ses 100 vaches stocké juste au dessus, la pluie de charge de faire couler ce jus. Je me retrouve avec plus de 60 mg/l dans mon eau. Que faire? je pense que oui le bio est une solution, mais avec une éducation des agriculteurs qui se convertissent pour de mauvaises raisons (prix du lait conventionnel en baisse) et qui continuent leurs pratiques d'un autre âge. Ils ne semblent même pas comprendre qu'un fumier, fusse t'il bio pollue l'eau de la même manière. Je dois acheter chaque semaines des bidons d'eau en supermarché... même mon purificateur a baissé les bras!

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