15/09/2007

Les jardins filtrants pour des stations d'épuration vertes ?

La phytoremédiation est une biotechnologie qui utilise les plantes pour traiter les pollutions. Le concept de filtre végétalisé permet d'éliminer, modifier et fixer la plupart des polluants : charges organiques, plomb, azote, phosphore, germes...

Ce type d'installation peut être couplé à une station d'épuration classique ou utilisé de façon autonome. En bout de jardin filtrant, une aire d'infiltration et d'évapo-transpiration traite l'eau résiduelle et permet d'assurer, l'été lorsque l'évaporation est maximale des rejets très faibles dans l'environnement. Les ressources de ces jardins peuvent ensuite être réutilisées, les plantes servant de compost puis d'engrais.

station d'épuration avec un jardin filtrant en sortie de traitement
Phytorestore


  • Aide au choix de techniques d'assainissement adaptées aux communes et ruisseaux de tête de bassin versant : Ce guide complet est présenté par les Parcs Naturels Régionaux du Haut-jura et du Morvan (voir en bas de page la rubrique "Assainissement".

Peut être un espoir pour restaurer la qualité des eaux ?

La ville d'Honfleur :

La ville de Honfleur a inauguré le 5 novembre 2004 une nouvelle station d'épuration, qui a la particularité d'utiliser des plantes pour dépolluer l'eau : c'est la phytorestauration. Pour remplacer l'ancienne station d'épuration (Step) défaillante et traiter les effluents de 26.000 équivalents habitants (EH), le Sivom (1) a combiné deux techniques. Un rassurant traitement par boues activées est complété par la phytorestauration ou dépollution par les plantes.

"Le site de Honfleur est le plus grand aménagement actuel en phytorestauration visant à traiter sur un même lieu l'eau, les boues et les odeurs", précise Thierry Jacquet de l’entreprise PHYTORESTORE, maître d'œuvre de la partie végétale de la Step. Cela est d'autant plus notable que malgré son succès aux Etats-Unis ou en Allemagne, la phytorestauration a tardé à apparaître en France".

L'Agglomération de Caen

Un modèle de station d'épuration dans le contexte de la rivière Orne soumise à l'influence des marées.

Un jardin filtrant "Zéro déchet" pour une commune de 700 habitants dans l'Yonne :

Phytorestore a inauguré, en juin 2003, une nouvelle installation assurant "un traitement de l'eau usée zéro rejet" pour la commune rurale d'Escamps, dans l'Yonne. Située au milieu d'un parc de ce village de 700 habitants, qui regroupe une aire de jeux, et des terrains de sport, le jardin filtrant paysager reçoit les eaux usées de la commune, acheminées par des canaux enterrés. Les eaux usées traversent d'abord un premier filtre vertical, l'eau est débarrassée de ses charges organiques. Un filtre horizontal permet ensuite de traiter les germes, l'azote et divers autres polluants.

Au bout du jardin filtrant, une aire d'infiltration et d'évapo-transpiration traite l'eau résiduelle et permet d'assurer "zéro rejet" à l'extérieur du site. Les ressources de ce jardin sont même réutilisées, les plantes fauchées servant de compost puis d'engrais pour le parc.

Dépolluer les eaux usées par les plantes devient de plus en plus efficace. Roseau, saule des vanniers, massette à larges feuilles...possèdent des propriétés étonnantes. A Escamps, le « filtre végétal» de près d'un hectare (capacité de traitement pour 300 habitants) tient plus du jardin public que d'une station d'épuration : « Nous souhaitions une intégration paysagère forte, en continuité avec la base de loisirs située à la sortie du village. C'est réussi : les enfants jouent autour et on passe des moments en famille à proximité. Notre urbanisation se développera à partir de ce jardin dans les 15 prochaines années », explique Christian Chaton, maire du village.

Avec un coût de création de 125 000 euros TTC environ et un entretien réduit, il représente une vraie aubaine écologique et financière pour les communes rurales, dont les ressources sont souvent limitées. « Mais il demeure parfaitement adaptable en milieu urbain ». souligne Thierry Jacquet, urbaniste de formation et fondateur de Phytorestore, qui réalise actuellement des jardins du même type pour les villes de Honfleur, Caen ou même Shanghai. Le jardin fonctionne par un système de filtres successifs. Les eaux usées brutes de la commune sont drainées vers le jardin par un réseau séparatif enfoui. Un premier filtre vertical élimine les charges organiques. Un second filtre horizontal débarrasse l'eau des germes, de l'azote et des autres polluants. En fin de processus, une aire d'infiltration et d'évapotranspiration traite les eaux résiduelles. Les plantes fauchées sont transformées en compost qui servira d'engrais à un jardin pédagogique planté à proximité. In fine, aucun rejet ne sortira du site : «Nous avons commencé à mettre en place cette politique d'assainissement à la fin des années 1990, suite à une demande de la police de l'eau. On peut dire aujourd'hui que le jardin fonctionne admirablement : le ru tout proche accueille des truites et autres salmonidés », constate le maire. Ces nouvelles techniques de dépollution existent aussi pour l'air et les sols.

(Extrait de "Le Moniteur 9 juillet 2004")

Le parc de Nanterre :

Dans le cadre du ré-aménagement des berges de la Seine, la ville de Nanterre a inauguré son nouveau Parc du Chemin de l'Ile. Ludique et écologique, ce parc de 15 ha comporte plusieurs bassins conçus pour améliorer la qualité des eaux de la Seine.

Le lagunage naturel

Le lagunage naturel est plus gourmand en surface que les jardins filtrants (10M2 par habitant contre 2M2 pour les jardins filtrants). Dans les années 1970, la lagunage naturel a souvent été présenté comme une solution miracle mais les résultats sont mitigés en raison de l'utilisation d'une seule plante, le roseau. D'autre part, cette solution de facilité qui utilise des espaces naturels comme les marais, étangs et lacs pour en faire des tampons biologiques entre les eaux traitées et le milieu naturel pose le problème d'arrivée à saturation en polluants de ces espaces sacrifiés qui finissent par ne plus avoir aucune efficacité. Lorsque le milieu naturel est complètement "eutrophisé" (conchié diraient certains) il est alors nécessaire de se tourner vers d'autres techniques. Les jardins filtrants sont conçus pour durer et permettre tous les 5 ou 10 ans l'évacuation des boues solidifiées. En ce sens, ils représentent réellement une solution durable.


Le cas de l'étang de Thau : Ecosite

Le lagunage amélioré avec la technique Rhizophytes TM qui utilise des jardins artificiels plantés de roseaux.

Bilan de 30 années de lagunage naturel en France :lien

Références :

2 commentaires:

  1. Anonyme18/2/09

    Vous faites bien de précisier que le lagunage naturel est effectivement une impasse, un erreur grossière qui sera très difficilement réparées.

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  2. Anonyme8/7/09

    Bonjour,

    Le lien vers le pdf de la station du nouveau monde est mort. La bonne adresse est celle-ci :

    http://www.caenlamer.fr/iso_album/station-nouveau-monde.pdf

    Cordialement

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